Les affûts précédents ont été un échec avec les sorties des blaireaux dans la nuit sombre, mais ce soir là ils sont sorties juste au crépuscule, l'astre jaune ayant disparu derrière l'horizon des derniers arbres de la forêt, pour musarder quelques instants avant de replonger dans la bouche noire du terrier.
Après deux semaines, retour vers le terrier de blaireaux. Les sorties vont se faire avant la nuit mais en deux endroits différents dont un invisible sous le tapis d'ortie. C'est un défilé sur la plateforme de différents individus pour des séances d'épouillage entrecoupées de disputes. Les adultes partent au crépuscule un par un principalement vers la lisière et la plaine qui s'étend au pied de la forêt. Les jeunes sont presque tous rentrés dans le terrier, seul deux jeunes chahutent sous la végétation malgré l'obscurité qui enveloppe maintenant la forêt.
Un coup de nez d'un adulte à la sortie de la bouche du terrier pour s'assurer de l'absence de prédateurs. Quelques minutes plus tard, c'est par une autre sortie prolongée par une étroite plateforme au milieu des orties que les adultes apparaitront accompagnés de jeunes qui iront rapidement s'amuser sous le massif d'orties.
Les jeunes intrépides blaireautins sortent parfois à la lumière du jour mais sont rapidement raisonnés par un adulte pour faire cesser cette imprudence et inspecter les alentours.
Au retour les grands cervidés vont se nourrir.
La canopée s'est bien développée au dessus des terriers et rend plus difficile les conditions pour les photos même si la montre affiche 20h15 lorsque les blaireautins sortent un par un. Ils vont parcourir les alentours le museau dans les feuilles pour rechercher probablement des insectes ou autres petits animaux comestibles. Les petits puits de lumière me permettent de déclencher l'appareil photo avec de meilleurs conditions. Les blaireautins viennent vers moi pour monter sur le petit plateau au dessus des terriers. Ils passeront à quelques mètres de l'affût. Ils s'en vont dans les rejets de feuillus et je les retrouverai plus tard lors de mon retour à plus de deux cent mètres des terriers, trahis par le bruissement des feuilles sèches qu'ils continuent de fouiller. Alors qu'ils restaient près du site lors des observations précédentes, ils découvrent sans les adultes leur environnement et prennent de plus en plus d'indépendance.
La dernière fois, j'avais trouvé que j'étais trop près du terrier de sortie des jeunes blaireaux. Cette fois ci je recule pour avoir dans mon champ de vision les bouches des terriers du site tout en tenant compte du sens du vent. Mais ces jeunes farceurs sortent d'une gueule improbable à cinq mètres de ma position qui était encore envahie de feuilles mortes quelques minutes avant leur apparition, ils vont jouer, fouiller les feuilles pendant qu'un adulte passe devant moi pour monter vers la forêt, ils rentreront dans une autre bouche pour ressortir après dix minutes de celle de leur première sortie accompagnés d'un adulte qui partira pour sa chasse nocturne. La lumière ne me permet plus de photographier mais les jeunes continuent leur quête d'aliments et de jeux autour du site pendant que les ombres des adultes sortent de différentes gueules et quittent le camp pour la nuit.
Sur un site où lors de mes deux affûts les semaines précédentes, les sorties avaient eu lieu très tard, ce soir là les jeunes blaireaux pointent leur museau pour se dégourdir les pattes avant le coucher du soleil, deux adultes sortiront aussi très tôt pour aller vaquer à leurs occupations nocturnes, laissant les jeunes déambuler près des terriers.
Quelques jours après, retour à l'affût sur le terrier de blaireaux, le ciel est nuageux ce m'oblige à monter les ISO, mais comme les autres fois, la sortie a lieu entre 20h00 et 20h30, ce sont des adultes et des ados de un an, au total quatre individus qui les uns après les autres après parfois une petite séance d'épouillage s'en iront vers leur territoire de chasse nocturne.
